Madagascar: polémique sur la libération de trafiquants de tortues
Article d’actualité publié le 26-12-2016, par la RFI. Pour voir l’article original, veuillez suivre le lien suivant: “RFI|Afrique”
Alors que Clovis Razafimalala, un militant écologiste accusé de trafic d’incitation à la rébellion qui luttait contre le trafic de bois de rose est toujours en prison en attente de son procès depuis plus de deux mois, deux condamnés sur cinq pris en flagrant délit de trafic de 200 tortues à Madagascar ont obtenu une liberté provisoire. Ils avaient été condamnés à 30 mois et à 200 millions d’ariary d’amende en septembre dernier, un premier appel avait été rejeté. Une décision incompréhensible pour les associations environnementales, et même pour la procureure de la République d’Antananarivo.
Une vente illégale de tortues via le réseau social Facebook en janvier dernier avait été découverte par l’alliance Vohary Gasy. Après des mois d’enquête, cette plateforme des organisations environnementales malgache a organisé un guet-apens, en collaboration avec la gendarmerie et la direction régionale de l’environnement.
Fin septembre, l’équipe a donné rendez-vous à quatre individus dans un hôtel de la capitale. Les trafiquants s’apprêtaient à leur vendre 200 (en fait 198) bébés tortues radiata à 250 dollars pièce. Des animaux endémiques braconnés dans le sud de la Grande Ile qui peuvent se vendre jusqu’à 10 000 dollars à l’étranger.
Ndranto Razakamanarina, président de l’Alliance Vohary Gasy s’est dit scandalisé par la remise en liberté provisoire obtenue par deux des cinq personnes impliquées dans ce trafic.
De son côté, la procureure de la République à Antananarivo, Odette Razafintsoa a déclaré être « très étonnée » par la décision de la chambre d’accusation de la cour d’appel. Le premier président de cette cour restait quant à lui, injoignable par téléphone.
→ A (re)lire : Madagascar: Clovis Razafimalala, un écologiste en prison depuis le 16 septembre